19
JAN
2017

Impacts des pollutions lumineuses de nuit

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« Des cycles environnementaux de 24h sont essentiels pour la santé » : tel est le titre d’un article que publie la revue Current Biology dans son numéro du 25 juillet dernier. Les auteurs, coordonnés par Johanna Meijer, sont presque tous rattachés au Centre Médical de l’université de Leiden (Pays-Bas). En exposant des souris pendant 6 mois à un éclairement constant, ce qui atténue fortement les rythmes circadiens et les ralentit, ils ont observé une détérioration des fonctions osseuses et musculaires. Elle est réversible en quelques semaines, si les souris sont ensuite exposées à des cycles jour-nuit normaux. Toutefois, à cet âge-là, ces fonctions ont  beaucoup décliné chez des souris contrôles, ce qui semble limiter la portée de certaines réversions.

L’éclairement constant induit aussi une réponse inflammatoire. Elle est curieusement limitée aux deux premiers mois d’exposition, ce qui suggère une adaptation progressive chez ces animaux nocturnes, qui ne sont normalement actifs que dans l’obscurité. Les chercheurs ont par ailleurs réussi à suivre l’activité électrique des neurones de l’horloge centrale (les noyaux suprachiasmatiques) en continu pendant toute la durée des expériences, chez l’animal libre de ses mouvements. Ils peuvent donc corréler son état physiologique avec l’état réel de son horloge interne – ce qui laisse entrevoir d’autres futures applications.

Comment la lumière constante, sur le long terme, affaiblit-elle l’organisme ? En attendant de le savoir, cet article incite à réduire les pollutions lumineuses de nuit, qui perturbent nos rythmes, chez soi, dans les rues, au travail, ou encore dans les services hospitaliers (notamment de soins intensifs).

André Klarsfeld, Laboratoire Plasticité du Cerveau, ESPCI Paris

Liens vers l’article de Eliane Vercassen et al.  et un  Commentaire par Christopher Colwell